mardi 8 décembre 2009

Seul

Allongé dans un coin,
Seul, au pied du lit,
Je ne me souviens de rien
De cette dernière nuit.
Au fin fond de ma chambre
Allongé comme un chien,
C’est de peur que je tremble,
Qu’il ne reste plus rien
Ces êtres que je pleure,
De haine et de douceur,
Ignorant tout du drame,
Se mélangeant les âmes.

Et même si je te vois,
Même si je te touche,
Même si c’est dans ton corps
Que lâchement je couche
La sale envie de toi,
De regrets… de remords
Se perdent dans mes doigts,
Et je ne t’atteins pas.

Assis sur le parvis
De cette dernière vie
Je le regarde, posé,
Là, tout à côté,
Figé comme un objet,
De traîtrise et de pêché
Une envie assouvie
De me faire payer
Ton pardon trop facile
Cette existence naïve (fertile)
De souffrance inutile,
Tout ce mal que je voulais.

Et même si je te vois,
Même si je te touche,
Même si c’est dans mes mains
Qu’honteusement je couche
La sage envie de voir,
Une fois venir le soir,
Je me perdrais en toi,
Je ne t’atteindrais pas.


Réfugié dans le noir,
Replié sur moi-même,
Mon visage blafard,
Reflet dans ton miroir,
J’attraperais la scène
Au fond de ma mémoire,
J’arracherais mes veines
Je cracherais l’espoir.


Réfugié dans le noir,
Replié sur moi-même,
Il faudra pour un soir
Oublier que je t’aime.

Et même si je te vois,
Et même si je te touche,
Même si c’est sur ton corps
Que j’aimerais poser ma bouche,
Même si je ne veux pas croire
Même si je ne veux pas voir…

Et même s’il est là,
Et même s’il te touche,
Même si c’est sur ton corps
Qu’il posera sa bouche.
Même si la peur se meurt
Qu’elle se perd dans ses doigts,
Si la joie, enfin, a retrouvé la foi
Et même si ton âme a retrouvé sa flamme
Il me restera encore cette sale envie de voir
Ton corps avec le sien et la venue du soir
Ses yeux bleus, insolents te demandant pourquoi
Pourquoi jamais il ne t’atteindra.

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