mardi 8 décembre 2009
Mes caresses
Que je n’ai rien voulu
De cette fille
Qui vite fait se rhabille
Seule sans avoir rien lu
Dans le désir de mes mains
Sans l’amour de ses seins
Sans mes doigts, sans caresses
Dans ses reins que je laisse
Oubliée, par mon corps
Sans ma bouche collée
Sur son cou trop parfumé
Sans mes yeux
Posés sur ses yeux
Sans mes sens, habitués
A l’odeur de tes cheveux.
Sans mes caresses
Sans mes yeux posés sur toi
Qui s’en foutent et délaissent
Ma bouche si loin de tes doigts
Sans ma voix
Sur ton corps si froid
Sur ton regard qui fuit
Sans ta main qui croit
Que je ne suis pas Elle
Qu’est ce que tu as cru
Que tu pouvais venir
Comme ça sans rien dire
Boire tout ce que j’ai bu
Et t’avancer vers moi
Te mélanger à elle
Cette fille si belle
Dont je connais la soie
De sa peau comme la tienne
De son odeur sensuelle
De mes gestes maladroits
Et les silences de gêne.
Mais que voulais-tu faire
De cette fille qui m’a secouru
Qui naïve un jour a cru
Que de toi je pouvais me défaire
Sans mes caresses
Sans mes yeux posés sur quoi
Qui s’enlisent et qui crèvent
Mon amour sur tes lèvres
Du sang sur la voix
Sur ton regard si froid
Sur ton corps qui fuit
Sans ta bouche qui croit
Que je ne suis plus elle
Qu’est-ce que tu crois
Qu’elle n’a rien vu
Lorsqu’elle s’est retournée
Lorsqu’elle est revenue
Doucement nous écouter
Haletant sans relâche
Tous les deux couchés
Nos corps d’amour souillés
Eclatés sous les rires
De pouvoir un jour revivre
Tout ce que tu ne voulais plus
Tout ce qui a pu me rendre fou
Que j’ai cru devoir perdre
Pour qu’enfin tu me voies
Dans cette fille qui boit
Tes mots blessés dans les miens
Sens mes caresses
Sens mes yeux posés sur toi
Qui s’en foutent et renaissent
Ma cœur coulant entre tes doigts
Sens sur ma voix
Sur ton corps qui s’aperçoit
Que ton amour s’enfuit
Sens ma main qui s’écrit
Que c’est elle que je ne suis pas
Tu as sûrement raison
Je n’ai jamais rien bu
De cette fille qui m’a plu
Mais j’ai juste cru
Que tu voulais que j’aille
Me perdre sans savoir
Sans le creux de ses entailles
De celle qui me voulait ce soir
Celle qui me surveille sans cesse
Celle que j’ai oublié dans tes bras
Oublié la tendresse
Qu’un jour elle me donnera
J’ai juste cru bêtement
Qu’elle jouerait avec toi
Comme tu le fais avec moi
Un jour oui, l’autre non.
Sens mes caresses
Sens mes yeux posés sur rien
Qui s’enlisent et qui crèvent
Mon amour sur tes lèvres
Du sang sur les mains
Sur ton regard si froid
Sur ton corps qui crit
Sens ma bouche qui croit
Que tu ne l’aime pas
Regarde autour de toi
Ma peur m’assaille
De te perdre une nuit
Où tu es avec lui
Où ce n’est plus à moi
Que tu murmures tes larmes
Où tu jettes les armes
Lâchement devant ses bras.
Tu vois elle se rétracte
Et moi crédule je garde
Mon corps au chaud pour toi
Et je jette au loin mes rires
Mes rages n’ont plus de plaisir
Que tes envies à détruire
Et de me revoir finir
Moi aussi dans ses bras.
Sens mes caresses
Mes yeux posés sur quoi
Qui s’en foutent et délaissent
Mon cœur si loin de tes doigts
Mon sang sur ta voix
Mon amour sur tes lèvres
Sans ta bouche qui croit
Sans mon regard qui rêve
Qui s’enlise et qui crève
Sur ton corps qui s’enfuit
Sur ton monde qui cris
Sens, ma belle qui croit
Que je ne suis plus elle
Et que tu ne m’aimes pas.
Seul
Seul, au pied du lit,
Je ne me souviens de rien
De cette dernière nuit.
Au fin fond de ma chambre
Allongé comme un chien,
C’est de peur que je tremble,
Qu’il ne reste plus rien
Ces êtres que je pleure,
De haine et de douceur,
Ignorant tout du drame,
Se mélangeant les âmes.
Et même si je te vois,
Même si je te touche,
Même si c’est dans ton corps
Que lâchement je couche
La sale envie de toi,
De regrets… de remords
Se perdent dans mes doigts,
Et je ne t’atteins pas.
Assis sur le parvis
De cette dernière vie
Je le regarde, posé,
Là, tout à côté,
Figé comme un objet,
De traîtrise et de pêché
Une envie assouvie
De me faire payer
Ton pardon trop facile
Cette existence naïve (fertile)
De souffrance inutile,
Tout ce mal que je voulais.
Et même si je te vois,
Même si je te touche,
Même si c’est dans mes mains
Qu’honteusement je couche
La sage envie de voir,
Une fois venir le soir,
Je me perdrais en toi,
Je ne t’atteindrais pas.
Réfugié dans le noir,
Replié sur moi-même,
Mon visage blafard,
Reflet dans ton miroir,
J’attraperais la scène
Au fond de ma mémoire,
J’arracherais mes veines
Je cracherais l’espoir.
Réfugié dans le noir,
Replié sur moi-même,
Il faudra pour un soir
Oublier que je t’aime.
Et même si je te vois,
Et même si je te touche,
Même si c’est sur ton corps
Que j’aimerais poser ma bouche,
Même si je ne veux pas croire
Même si je ne veux pas voir…
Et même s’il est là,
Et même s’il te touche,
Même si c’est sur ton corps
Qu’il posera sa bouche.
Même si la peur se meurt
Qu’elle se perd dans ses doigts,
Si la joie, enfin, a retrouvé la foi
Et même si ton âme a retrouvé sa flamme
Il me restera encore cette sale envie de voir
Ton corps avec le sien et la venue du soir
Ses yeux bleus, insolents te demandant pourquoi
Pourquoi jamais il ne t’atteindra.
Le cri de celle(s)
Tu n’as pas vu
Le cri de celle
Qui se perd, étendue
Le long de tes mains
Sous l’appel de tes poings
Tu n’as pas senti
Au visage de celle
Dont tu t’es permis
D’ôter les rêves
Et d’attendre qu’elle crève
Tu n’as pas pu…
Il est six heures
La porte se ferme
la lumière s’éteint
J’écoute, le vide s’éloigne
Et le refus d’aimer
C’est pour mon bien
Je colle mon oreille
Sur ton sol sale
J’entends le son
De ta voix
Qui se dérobe
Sous le poids
De ta haine perdue
J’entends le son
De ma voix
Qui déraille
Et qui ne s’éteint pas
J’entends mon visage qui hurle
J’entends tes cris qui percent mes tympans
J’entends les femmes qui chuchotent…
Le cri de celles qui pleurent
Sur son visage s’abîme
Le poids aimant de tes mains…
Les coups de gueule qui prennent vie
Les coups d’état, les coups de poing
Les coups d’amour qui prennent la vie
Et aujourd’hui plus rien…
J’entends les visages qui hurlent
J’entends ces cris qui percent mon cœur
J’entends les hommes qui chuchotent…
Le cri de celles qui subissent.
La peur du sol qui se dérobe
Sous le poids
D’une main tendue vers ton visage
La voix
Déraille et s’éteint…
Six heures.
La porte est close
ton cœur s'inonde
La peur de toi,
Immonde
Une lumière,
Une pause
Ou tout juste un leurre.
Un frisson, la peur
Qu’on s’aperçoive
Que tout ça c’était du vent
Un bloc si haut
Depuis si longtemps
Ecrasée par les mots des uns
Détruit par les maux des autres
Quand celui qui crit
A oublié d’entendre…
J’entends le cri de celle
Qui part en claquant la porte
Te laissant seul, sans elle
Dans ta cellule glauque
J’entends les rires des marques,
Des entailles sur tes bras
En espérant qu’elles partent
Et qu’elles ne reviennent pas
Tu n’as pas entendu
Le cri de celle que tu aimes
Partir sans toi
Qui te désintéresse
De savoir pourquoi
J’entends au fond du cœur
Tes silences de fer
J’entends dans mes enfers
Le cri de celle qui meurt
Juste le temps…
Rien ne se ressent, dans l’ombre.
Et pourtant, tout peut sembler fini.
Aucun, aux alentours, ne pourra plus crever
Dans des conditions plus mornes, plus sombres
Que l’espoir et les prières éternelles…
… Ton corps, calme et reposé.
Alors,
Juste le temps d’une pensée, un souvenir,
Truqué, forcé,
Ne voulant plus venir.
Juste le temps de t’accepter, inconnu,
Et après, à ton tour, tu n’existeras plus.
Aujourd’hui, j’entre, je pénètre
La longue attente solide et renfermée
Où apparaît l’instant final de la vie de l’être
Celui que je n’ai jamais pensé aimer.
Peurs, me fascinent, tout autant que la mort.
Cesser de respirer et atteindre la flamme
Que tu as transmis de pleurs en pleurs, d’âme en âme,
Et qui, malgré nos cris, a consumé ton corps.
Alors,
Juste le temps de penser, l’avenir
Aime souiller mes yeux d’immondes souvenirs,
De ces ombres paternelles, hélas trop tard perçues,
Passées devant moi, au loin n’existent plus.
Alors, juste le temps…
Elle m’a souri, la dame aux cheveux sales
Et me nargue encore, me montre l’ouverture
De son cœur recousu, d’une couleur si pâle,
Vidé de son mal et de son sang impur.
Joies m’effraient tout autant que Peurs.
Mon sourire dans ton antre, confiant, t’a suivi
Et laisse bizarrement aucune rancune, aucune rancœur,
Mais une inlassable haine qui m’aime, que je nourris.
Juste le temps de vouloir chasser un souvenir,
Violé, ancré, ne voulant plus partir.
Juste le temps de supplier : Restez !
Et recracher le refus d’amertume imbibé,
Qui au fil des douleurs ne pourra exister.
Alors,
Juste le temps de cligner des yeux,
D’un geste lâche effacer tout cela.
Juste le temps de redevenir vieux
Pour refermer mon cœur, qui ne supportera pas.
Juste…
04.03.1999
dimanche 28 juin 2009
mardi 3 mars 2009
Immersion (Lobotomie : 2nde naissance)
Les vents se déchaînent,
Les profondeurs sont malades,
Le teint pâle.
Ma peur s’assombrit,
La voix s’élève dans l’espace.
Je garde tout, avec regret,
Autant le bon que je vais retrouver
Que le mauvais que je dois oublier.
Le rayon d’eau se stabilise
N’attendant que l’ultime immersion.
Hier !
Qu’est-ce que le souvenir ?
Un amas de cicatrices
Plus ou moins soignées…
Ce geste qu’on m’a fait,
Ce segment effacé…
Une façon de me purifier.
La voix s’élève dans l’espace
Et crie et hurle et se déchaîne.
La plage de souvenirs,
L’espace réservé se trouve comblé,
Effacé, le mal par le mal.
Je plonge dans mes pensées,
Je me perds,
Je m’étouffe et m’essouffle.
Le niveau monte,
L’eau rentre par la bouche,
Se noie dans ma tête,
Englobe mon esprit
Et s’empare de lui.
Le bien.
Le bien par le mal.
J’ai du mal a me souvenir
Ces moments passés et à venir.
Tout cela est perdu, confondu
Dans l’oubli de ma mémoire.
En un éclair, une secousse,
L’eau s’est disloquée,
Mon âme s’est purifiée.
Ma vie va pouvoir recommencer
Et recréer un autre monde d’eau,
Un autre espace, d’autres idées,
D’autres soupçons, d’autres regrets.
Mal être et bien être,
Pensées sur de vieux fragments,
De vieux souvenirs,
Oubliés,
Lobotomisés.