mardi 8 décembre 2009

Juste le temps…

Alors que dans ma tête, tout retenti
Rien ne se ressent, dans l’ombre.
Et pourtant, tout peut sembler fini.
Aucun, aux alentours, ne pourra plus crever
Dans des conditions plus mornes, plus sombres
Que l’espoir et les prières éternelles…
… Ton corps, calme et reposé.

Alors,
Juste le temps d’une pensée, un souvenir,
Truqué, forcé,
Ne voulant plus venir.
Juste le temps de t’accepter, inconnu,
Et après, à ton tour, tu n’existeras plus.

Aujourd’hui, j’entre, je pénètre
La longue attente solide et renfermée
Où apparaît l’instant final de la vie de l’être
Celui que je n’ai jamais pensé aimer.
Peurs, me fascinent, tout autant que la mort.
Cesser de respirer et atteindre la flamme
Que tu as transmis de pleurs en pleurs, d’âme en âme,
Et qui, malgré nos cris, a consumé ton corps.

Alors,
Juste le temps de penser, l’avenir
Aime souiller mes yeux d’immondes souvenirs,
De ces ombres paternelles, hélas trop tard perçues,
Passées devant moi, au loin n’existent plus.

Alors, juste le temps…

Elle m’a souri, la dame aux cheveux sales
Et me nargue encore, me montre l’ouverture
De son cœur recousu, d’une couleur si pâle,
Vidé de son mal et de son sang impur.
Joies m’effraient tout autant que Peurs.
Mon sourire dans ton antre, confiant, t’a suivi
Et laisse bizarrement aucune rancune, aucune rancœur,
Mais une inlassable haine qui m’aime, que je nourris.

Juste le temps de vouloir chasser un souvenir,
Violé, ancré, ne voulant plus partir.
Juste le temps de supplier : Restez !
Et recracher le refus d’amertume imbibé,
Qui au fil des douleurs ne pourra exister.

Alors,
Juste le temps de cligner des yeux,
D’un geste lâche effacer tout cela.
Juste le temps de redevenir vieux
Pour refermer mon cœur, qui ne supportera pas.

Juste…

04.03.1999

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